Non à l’initiative "Ecole 2010", non à la LEO
L’Assemblée générale de la SVMS vous recommande de voter deux fois non aux objets scolaires (Initiative "Ecole 2010, sauver l’école" et Loi sur l’enseignement obligatoire LEO) soumis au scrutin populaire le 4 septembre prochain : la résolution de l’Assemblée générale de la SVMS du 29 juin 2011.
Les motifs essentiels de notre rejet des deux textes sont les suivants :
Ils ne satisfont pas à l’objectif stratégique d’une formation publique de qualité et d’une réelle qualification pour tous les jeunes jusqu’à l’âge adulte.
La SVMS est favorable à un droit constitutionnel à une formation véritablement qualifiante jusqu’à l’âge adulte, de type générale (gymnase) ou professionnelle. Les filières professionnelles doivent également voir leur dimension de culture générale augmenter.
Ils ne garantissent pas des conditions matérielles satisfaisantes pour les élèves dans les classes, à commencer par des limitations claires et indépassables des effectifs, quelles que soient les voies, filières ou niveaux.
L’initiative a oublié (!) cette dimension essentielle des conditions de travail (pour les élèves et les enseignant-e-s) à l’école. Le Grand Conseil a quant à lui délibérément décidé de ne pas définir de limite. Il s’agit de mépris et d’affronts que les enseignant-e-s ne doivent pas oublier.
Ils ne développent pas suffisamment l’autonomie des équipes d’enseignant-e-s dans les établissements en ne donnant aucune compétence organisationnelle aux conférences et aucune compétence didactique ou pédagogique aux files.
L’initiative prétend restaurer les commissions de branche. Ces organes, quand ils existaient, étaient de toute façon sous le contrôle étroit du département. Ce n’est donc pas une solution. Ce même département refuse quant à lui de reprendre le modèle du gymnase (chef-fe de file choisi par ses pairs, conférence cantonale des chef-fe-s de file). Cette revendication de la SVMS de longue date est peu coûteuse. Le refus des autorités est donc une question idéologique de principe : le pouvoir au département et aux directions, pas aux enseignant-e-s organisé-e-s collectivement sur le lieu de travail.
Ils ne donnent aucune garantie d’une amélioration, ou même d’une absence de dégradation du statut des enseignant-e-s.
L’initiative maintient le statut actuel et le coulerait dans le marbre avec un soutien populaire à des inégalités scandaleuses comme la différence entre 25 et 28 périodes au statut horaire. La LEO renvoie le statut à un autre texte. Il fera le moment venu la joie de député-e-s pressé-e-s de se défouler sur une catégorie professionnelle qu’elles et ils n’aiment pas : les enseignant-e-s. On ne construit pas une école sans dire comment sont traité-e-s celles et ceux qui y travaillent. Nous n’avons pas même la plus petite garantie que notre statut ne sera pas dégradé.
Nous espérons ainsi vous avoir donné quelques éléments pour vous convaincre, pour vous donner les moyens de convaincre vos collègues et votre entourage.
Nous vous rappelons que si vous êtes tenus à une certaine réserve avec les élèves et les parents, la discussion en salle des maître-sse-s est libre. Le droit de réunion et de débat sur les lieux de travail est un droit syndical fondamental. Le Conseil d’Etat a tenté de limiter ce droit dans sa lettre de juin dernier. A notre courrier de protestation, il n’a pas répondu.
Le comité de la SVMS mène une campagne à la mesure de ses moyens :
juin 2011 : communication de la résolution aux membres (par Internet) et à la presse
juillet 2011 : intervention dans les journaux et à la radio
août 2011 : courrier au membres, diffusion d’affiches dans les écoles par l’intermédiaire des délégués, publication de deux annonces dans 24 Heures, publication probable d’un mot du président dans la rubrique "Réflexion" du même journal.
Si notre mot d’ordre devait l’emporter dans les urnes, le comité de la SVMS est mandaté pour élaborer les éléments d’adaptation de la législation actuelle à nos propositions, en tenant compte du cadre juridique intercantonal.
Nos collègues et amis de l’Association vaudoise des maîtres de gymnases ont publié un texte qui donne plus de profondeur historique à notre propos.
Voir en ligne :
Résolution de l'assemblée générale de la SVMS du 29 juin 2011