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Réflexions après deux jours de débats au Grand Conseil

Ayant suivi les débats des 10 et 17 mai, nous nous permettons de faire deux remarques sur des points qui ne soulèvent guère de discussions et qui nous semblent important.

1) Tout le monde (le Conseil d’Etat et les groupes parlementaires) semble s’entendre sur le fait que les élèves qui "bénéficieraient" d’un enseignement consolidé représenteraient 15% des élèves de la future voie générale (ou 7% de la totalité des élèves). La réalité est autre de notre point de vue. Dans l’actuelle VSO (un petit tiers des élèves), nous prétendons que 60% à 80% des élèves relèveraient du niveau 1 dans les trois branches français, mathématiques et allemand (il faut notamment tenir compte de l’actuelle forte minorité d’élèves de VSO qui ne suivent pas du tout d’allemand et qui demain auront de l’allemand et de l’anglais !). En fait, les élèves de VSO qui échapperaient au niveau 1 sont surtout des élèves qui sont performants en mathématiques tout en ayant des difficultés importantes en langues. Le profil inverse est à notre connaissance plus rare. Or, les difficultés en langues pourraient s’accroître puisque les élèves devront suivre du français, de l’allemand et de l’anglais. Mais cet aspect ne peut plus être remis en question puisque le PER est adopté, et c’est d’ailleurs heureux du point de vue de l’accès de tous les élèves à tous les enseignements. Cela signifie (si on prend le taux approximatif moyen de 70% et qu’on admet que la future voie générale regroupe 6 élèves sur 10), que les effectifs de l’enseignement consolidé seront plutôt de 35% des élèves de voie générale et de 21% de l’ensemble. Les chiffres que nous présentons peuvent être contredits et ceux qui sont articulés par le Grand Conseil peuvent être démontrés, mais nous demandons à connaître précisément les éléments qui les fondent.

2) On entend de tous bords (mais surtout à droite) que les classes de la voie générale et/ou de l’enseignement consolidé seraient ou devraient être aux mains d’enseignant-e-s qui interviennent de nombreuses périodes pour plusieurs branches. Cela n’est pas possible. Les instituteurs-trices qui interviennent au secondaire I sont en voie de partir à la retraite. Aujourd’hui déjà, et demain plus encore, il n’y aura que des gens formés à l’enseignement de deux branches, voire d’une seule. La plurimagistralité sera la règle pour les degrés 9-11 HarmoS. Elle le sera d’autant plus que les quelques généralistes qui resteront devront être affectés aux degrés 7-8 puisque la loi prévoit que ces classes primaires devront être sous la responsabilité d’un-e maître-sse qui y enseignera la majorité des périodes. En conséquence, il est faux de prétendre que les classes pourront être encadrées fortement par une équipe restreinte, à moins de permettre aux maître-sse-s d’enseigner des branches qu’elles et ils ne connaissent pas. Ce n’est pas ce que nous voulons. Ce n’est pas non plus, à notre connaissance ce que dit le DFJC, et ce que prévoient la LEO et la LHEP.