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Mardi 13 septembre, 24 Heures reçoit une lettre ouverte des enseignant.e.s de Prilly à Anne-Catherine Lyon. Le lendemain, la lettre est en une. Cette lettre est courageuse et légitime.

Courageuse, car parler à la presse peut être assimilé à un manquement au devoir de fidélité et de réserve (voir la dernière Gazette de la fonction publique, n° 272 du 8 septembre 2016. Au contraire du Conseil d’Etat, nous affirmons que les employé.e.s doivent pouvoir parler.

Légitime, car le discours du DFJC sur la LEO, sur le mode « tout va bien », finit par énerver les enseignant.e.s qui font face quotidiennement aux difficultés.

Problème: le ton d’une partie des collègues interrogé.e.s est clairement antisyndical. « Mme Lyon soigne le contact avec les syndicats qui ont approuvé la LEO et ne veulent pas se déjuger. Mais ce sont les échos du terrain qu’elle devrait écouter ». Or, tous les syndicats n’ont pas approuvé la LEO. La SVMS-SUD l’a refusée, tout comme l’initiative Ecole 2010 d’ailleurs. Une précision a été demandée à 24 Heures à ce sujet. Elle a été publiée samedi 17 septembre, en page 35, assez loin de la une…

 Mais si, à la lecture de la lettre et de l’article, on ne peut manquer de penser à une opération politique, le courrier de Prilly, comme ceux (non publiés) d’autres collectifs d’enseignant.e.s adressés au DFJC, témoigne d’une persistante divergence d’analyse de la situation entre les travailleur.se.s de l’école et les dirigeant.e.s.

Pour notre part, à la SVMS-SUD, nous avions dit que la LEO ne modifiait en réalité pas la logique générale de l’école. En ce sens, elle ne pourrait représenter une réelle avancée pour l’école démocratique à laquelle nous aspirons. Les problèmes ne sont peut-être plus les mêmes que par le passé, mais il en existe toujours. Se convaincre du contraire nécessite une pratique active de la Méthode Coué.

Le système est peut-être « fluide, perméable (conférence de presse de rentrée) et souple (conférence de presse du 14 septembre) », mais les problèmes restent importants. Une partie sont reconnus et les discussions sont appelées à se poursuivre entre département et syndicats. Dans ce cadre, nous avons fait des propositions

Cela dit, nous craignons fort que la marge de négociation soit étroite et qu’il n’y ait pas de réelle volonté politique d’entendre les problèmes que nous rencontrons dans les classes. En témoigne le rapport de la Commission du Grand Conseil au sujet de la pétition pour des niveaux en anglais.

En bref, les député.e.s disent que les enseignant.e.s n’ont qu’à utiliser tout ce que le gentil département fait pour eux et tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes. Autrement dit, nous sommes, au mieux, mal renseigné.e.s ou, au pire, des idiot.e.s qui ne connaissent pas leur travail.

Cela est de très mauvais augure. En effet, le DFJC a clairement annoncé que sera édictée une loi sur le personnel enseignant. Le parlement aura une occasion d’attaquer nos conditions de travail comme il en rêve depuis longtemps. Cette annonce d’une sortie des enseignant.e.s de la Loi sur le personnel de l’Etat est donc une provocation et une menace claire contre nos conditions de travail.

17 septembre 2016