Depuis des années, nous enseignons dans des classes professionnelles tout comme dans des classes de maturité ou de diplôme. Nous ne sommes pas des enseignant.e.s différents dans chacun des types de classes qu’abritent nos établissements.

Nous avons les titres et les savoirs pour faire notre travail. Nous sommes des enseignant.e.s formé.e.s et expérimenté.e.s, nous le démontrons depuis des années. Maintenant, parce que l’Etat de Vaud n’a pas été capable de régler avec Berne l’attribution de CFC, il se retourne contre nous et prétend nous imposer des conditions et des formations qui n’ont aujourd’hui aucune utilité pour notre travail.

Le 29 janvier 2015, SUD Education a interpellé sur ces questions Mme Anne-Catherine Lyon et M. Séverin Bez par le courrier reproduit ci-après.

 

Exigence d’une formation à la pédagogie professionnelle des enseignant.e.s des gymnases qui préparent des élèves à la maturité professionnelle Demande d’information et d’ouverture de négociations

Madame la Cheffe de département, Monsieur le Directeur général,

Veuillez considérer ce courrier comme une demande d’information et d’ouverture de négociations.

Des éléments d’information à propos de l’objet cité en titre commencent à circuler dans les gymnases vau- dois. Ces éléments sont très imprécis et la plus grande confusion règne quant aux conditions et modalités d’une formation complémentaire conséquente (150 heures) qui devrait être suivie par les enseignant.e.s. Ce flou général - doublé de précipitation par endroits et accompagné de silence ailleurs - crée un climat d’inquiétude et d’interrogation auquel il semble qu’une information claire de vos services puisse rapidement répondre.

En effet, ce n’est pas en mettant les maître.sse.s sous pression en leur demandant de remplir un question- naire comme par exemple celui que les collègues du gymnase de Beaulieu sont appelé.e.s à rendre pour le 30 janvier 2015 à leur direction (document annexé) que le problème peut être à notre sens sereinement abordé.

Un courrier de la Direction de l’Office fédéral de la formation professionnelle et de la technologie (OFFT), daté du 14 juin 2011, pose il y a déjà plus de trois ans clairement ce qui suit:

«Les personnes habilitées à enseigner au gymnase, engagées à compter du 1er août 2008 (jour de référence) et dispensant l’enseignement menant à la maturité professionnelle doivent avoir suivi la formation à la pédagogie professionnelle ou suivre cette formation postérieurement dans des délais prescrits.»

Nous ne comprenons pas l’attentisme dont le DFJC a fait preuve depuis 2011. Encore moins que les ensei- gnant.e.s doivent en faire les frais aujourd’hui et dans les mois ou années à venir.

Le dit courrier de l’OFFT - aujourd’hui Secrétariat d’Etat à la formation, à la recherche et à l’innovation (SEFRI) - précise ensuite:

«L’obligation pour les enseignants engagés avant le 1er août 2008 de suivre cette formation à la pédagogie professionnelle et d’en fournir la preuve entraînerait une charge de travail et des coûts disproportionnés.

Pour autant qu’elles remplissent toutes les autres conditions en matière de qualification [titre pédagogique d’une haute école et expérience de six mois en entreprise pour les engagements à partir du 01.01.2004], les personnes habilitées à enseigner au gymnase et qui peuvent attester d’un engagement et d’une expérience dans l’enseignement de la maturité professionnelle antérieure au 1er août 2008 sont considérées comme qualifiées au sens de l’art. 46, al.3, let. b, de l’ordonnance sur la formation professionnelle.»

Nous vous demandons de bien vouloir informer toutes et tous les enseignant.e.s des gymnases vaudois, notamment quant:

1. à la nécessité de suivre cette formation (à qui s’adresse-t-elle? pour quels enseignements précis et dans quelles voies? avec quels développements futurs?)

2. aux conditions et modalités de celle-ci (quand? où? de quelle durée? avec quels moyens?)

3. aux effets et conséquences de cette formation ou de son refus sur l’employabilité des enseignant.e.s

Notre position de principe est que toutes et tous les maître.sse.s de gymnase qui enseignent dans les classes des voies professionnelles doivent être régularisé.e.s, sans condition.

Cas échéant, nous posons les premières revendications suivantes:

• Prise en compte systématique des titres obtenus et de toute l’expérience acquise

• Octroi de décharges pour l’ensemble de la formation?

• Prise en compte des éléments de la vie privée?

• Possibilité de choix entre plusieurs périodes pour effectuer la formation

Nous vous remercions de répondre à tous ces points et demandes aussi rapidement et complètement que vous le pourrez et vous prions d’agréer, Madame la Cheffe de département, Monsieur le Directeur général, nos respectueuses salutations.

SUD Education